Rencontre avec Jean-François Mathé

Rencontre avec Jean-François Mathé

Le  30 janvier 2014 à  20h30 Moulin de Villevêque (49) 

Jean-François Mathé habite à la campagne dans le nord des Deux-Sèvres. Il voit le monde à travers la vitre de sa fenêtre. Mais fait-il une différence entre ce qu’est la maison et celui qui l’habite ? Dans son œuvre le familier rejoint l’infini. Le mot « ombre » revient souvent dans ses poèmes. Qu’elles nous soient attachées ou qu’elles vivent à l’extérieur, au pied des arbres par exemple, elles sont partout présentes. Nous sommes habités par notre ombre et quand elle nous suit ou nous précède c’est toujours avec un temps d’avance. Le poème tente de l’arrêter. Il lui offre un ciel, des arbres, des jardins, de l’amour. Malgré tout elle grandit et occupera un jour toute la place.

Si certains poèmes en appellent aux souvenirs, le poète est tourné vers l’avenir :

Loin et pas loin je vais toujours

j’ouvre les mains d’un monde

qui emporte ses horizons

et me laisse les miens. (Chemin qui me suit – 2011)

Le recueil Chemin qui me suit, publié aux éditions Rougerie rassemble des publications épuisées et un texte récent. Il est le témoin d’une évolution de l’œuvre du poète. Jean-François Mathé écrit dans la préface que l’année 1987 marque l’entrée dans une période nouvelle où son écriture a trouvé unité et équilibre. 

Il n’est pas étonnant que Jean-François Mathé ait publié essentiellement aux éditions Rougerie. Son œuvre s’inscrit dans une tradition classique, ce qui ne nuit pas à la réflexion et à la portée de ses écrits. Nous trouvons dans ces pages beaucoup de sagesse et une envie de vivre en accord avec le monde.  

pour que nous frôle la beauté de vivre

il suffit d’être attentif

à ce qui ne déborde pas du jardin (Le Temps par moment -1999)

Chemin qui me suit se termine par quelques poèmes en attente de musique (dédiés à Jacques Bertin) qu’on lit en chantonnant. 

Jean-François Mathé a reçu le prix Guillevic-Ville de St Malo en 2013.

Chemin qui me suit (précédé de poèmes choisis, 1987 – 2007). Editions Rougerie 2011

J.Essirard